Casinos en ligne bientôt autorisés en France ?

Casinos en ligne bientôt autorisés en France ? Le syndicat des Casinos de France sonne l’alerte sur 15 000 emplois menacés

Le gouvernement a récemment déposé un amendement dans le cadre du projet de budget 2025, visant à autoriser les casinos en ligne. Cette mesure, défendue au nom de la « cohérence avec les voisins européens », inquiète profondément le syndicat des Casinos de France. En effet, selon leurs estimations, cette initiative pourrait mettre en péril 65 casinos physiques et entraîner la suppression de 15 000 emplois.

Un amendement controversé déposé dans le cadre du budget 2025

Grégory Rabuel, président du groupe Barrière et du Syndicat des Casinos de France, a exprimé ses vives inquiétudes à ce sujet lors d’une interview sur franceinfo, le 22 octobre. « On est très remontés et très inquiets parce que les conséquences risquent d’être terribles », a-t-il déclaré. Selon lui, l’amendement en question, introduit « en toute discrétion » durant le week-end, n’a fait l’objet d’aucune concertation avec les parties prenantes du secteur.

Cet amendement, intégré au projet de budget 2025, propose l’autorisation des casinos en ligne pour aligner la France sur la réglementation européenne. Actuellement, la France est l’un des rares pays d’Europe, avec Chypre, à ne pas avoir légalisé les casinos en ligne.

Un impact économique majeur pour les casinos physiques

L’une des principales préoccupations soulevées par le syndicat concerne l’impact sur l’économie des casinos traditionnels. Selon Grégory Rabuel, les casinos physiques pourraient perdre entre 20 et 30 % de leur chiffre d’affaires, entraînant une baisse considérable des contributions fiscales.

« La filière casino donne 1,5 milliard d’euros à l’État et aux collectivités. Nous estimerions une perte de 450 millions d’euros », a prévenu Rabuel.

Outre l’impact financier, les conséquences sociales sont tout aussi alarmantes. « Nous estimons que 15 000 emplois seraient supprimés dans nos casinos physiques en l’espace de douze mois, car 65 casinos sur 202 seraient contraints de fermer », déplore le président du syndicat.

Un risque pour la santé publique et la lutte contre l’addiction

Le gouvernement assure que des mesures seront prises pour « limiter l’impact sur la santé publique des consommateurs de jeux en ligne ». Toutefois, Grégory Rabuel rappelle qu’aucun pays européen n’a réussi à éradiquer complètement le jeu illégal après avoir légalisé les jeux en ligne. « Dans tous les pays où les casinos en ligne ont été régularisés, le jeu illégal a perduré pour moitié », a-t-il ajouté.

De plus, il met en lumière le paradoxe du gouvernement qui, tout en faisant de la santé mentale une priorité nationale, ouvre la porte à une nouvelle forme d’addiction avec la légalisation des casinos en ligne.

« C’est assez étrange de voir que le Premier ministre fait de la santé mentale une grande cause nationale et, dans le même temps, met les Français face à un risque d’addiction aux jeux d’argent », s’inquiète-t-il.

Une régulation nécessaire et des concertations attendues

Malgré les craintes soulevées, le syndicat ne s’oppose pas à la numérisation du secteur des jeux. Cependant, il demande un dialogue avec les autorités et un encadrement strict de cette nouvelle offre de jeux en ligne, afin de limiter les impacts sur les casinos physiques et de protéger les emplois.

Conclusion

L’amendement visant à autoriser les casinos en ligne en France soulève de nombreuses questions, tant sur le plan économique que social. Alors que les opérateurs de jeux en ligne se réjouissent de cette avancée, le Syndicat des Casinos de France reste fermement opposé à cette mesure dans sa forme actuelle, craignant de lourdes répercussions pour les casinos physiques et leurs employés. Affaire à suivre lors des prochaines discussions budgétaires.

Source : France-Info